Japon – Guide #1 : Le logement

 

Je ne suis bien sûr pas une spécialiste de la question, ce n’est pas 50 jours au Japon qui auraient pu faire de moi un guide touristique ambulant. Mais je peux néanmoins, à travers ce « guide de survie », vous faire part de ma petite expérience du logement japonais grâce à un topo sur les différentes auberges de jeunesse par lesquelles je suis passée…

 

 

*Tokyo*

Implantée dans cinq bâtiments à Nakano, Yadoya figure parmi les auberges de jeunesse les moins chères de Tokyo, comme l’indique l’adresse de leur site internet (http://www.cheap-accommodation-tokyo.com). Pour 50 jours, j’en aurais eu pour environ 70 000 yens (625€ avec le cours actuel).

La Maruman Branch (celle que j’ai testée) propose un dortoir réservé aux filles. Les autres branches proposent différentes formules (privée, semi-privée, groupe…). Si les prix sont attractifs, une fois sur place, c’est le choc. Je me suis retrouvée dans un dortoir de 12m² pour cinq personnes, salle de bain et cuisine incluses dans cette superficie… Autant dire qu’on se sent à l’étroit, un vrai cagibi. Mais le véritable problème, c’était plutôt l’état des lieux. Le personnel de Yadoya a rapidement ramassé les mouchoirs usagés et passé un coup de balai avant de filer. Pourtant, niveau hygiène, cela ne changeait pas grand-chose. Le dortoir (pourtant récemment rénové) est sombre, la lumière de la « cuisine » ne fonctionne pas, des marques suspectes recouvrent le sol, l’air est humide car l’aération manque cruellement (la joie quand quelqu’un cuisine !)… En faisant un tour rapide sur les forums, il apparaît que la Maruman Branch n’est sans doute pas la seule dans cet état. À éviter absolument donc !

Mais, seul point positif, le responsable de la Guest House a accepté sans problème de nous rembourser la quasi-totalité de notre réservation (moins la nuit passée et deux autres en guise de charge soit 5400 yens sur 70 000 et des poussières).

 

À l’heure actuelle, Sakura House dispose de 1843 logements dans plus de 200 résidences. De quoi trouver votre bonheur. De plus les loyers sont tout à fait corrects et abordables pour la capitale nippone (866€ pour 50 jours environ, dans une chambre partagée) ! En revanche, ce mode de logement est à privilégier pour les séjours longs (un moins minimum) car vous vous retrouvez à louer véritablement une chambre, avec un bail et toute la paperasse qui va avec. La caution également n’est pas négligeable : 30 000 yens, peu importe la durée de votre séjour (tout en sachant que Sakura House ne vous restituera que 20 000 yens au moment de votre départ, le reste servant à couvrir « l’usure naturelle » des lieux).

Vous pouvez visionner des vidéos des chambres et des espaces communs sur le site de Sakura House.

Pour ma part, j’ai loué une chambre dans l’appartement Akebonobashi 2 (5D) et j’ai été tout à fait satisfaite. Clim, WiFi, vaisselle individuelle, futon (mais deux des quatre chambres avaient des lits occidentaux). Le grand plus est ici la superbe terrasse avec vue sur Shinjuku, un vrai bonheur ! En revanche, il faut être prêt à vivre en colocation et ce n’est pas toujours facile. En effet, les locataires changent souvent et du coup, aucune règle de vie n’est mise en place entre les résidents. Il faut parfois savoir s’adapter et faire preuve de patience. Mais c’est également l’occasion de rencontrer des gens d’horizons très divers.

Enfin, petite info sympathique en passant : tous les lundis soirs à partir de 19h30, dans les bureaux de Sakura House à Shinjuku, des sortes d’apéros sont organisés pour que les gens puissent discuter, se rencontrer, voir de nouvelles têtes.

 

*Kyoto*

Lors de mon passage à Kyoto, j’ai logé chez Kyotokko, une auberge de jeunesse très fréquentée des backpackers. Il faut avouer que le lieu faisait un peu usine : on se retrouve dans un dortoir de près de trente personnes, toujours très humide car chacun y fait sécher son linge, avec un seul lavabo et un seul WC. Dans la salle commune, de nouveau un WC et seulement trois cabines de douches. Sur les trois jours où j’y suis restée, je n’ai jamais vu deux fois la même personne à l’accueil. Si vous ne souhaitez pas vous encombrer de serviettes de bain, prévoyez de débourser 200 yens pour en louer une. Le dortoir est équipé de casiers (mais il n’y en a pas autant qu’il y a de lits, attention !). Je ne sais plus exactement le prix mais je me souviens qu’il y avait 1000 yens de caution.

En revanche, le WiFi est gratuit, ainsi que le petit déjeuner : pain de mie, beurre, confiture, jus de fruit, café… De plus, l’auberge se situe à dix minutes à pieds du château (Nijo Castle).

L’endroit est donc bien loin d’être extraordinaire. Si vous ne restez que quelques nuits, c’est tout à fait vivable, mais pour un séjour d’une semaine ou plus à Kyoto, cherchez autre chose…

 

*Nara*

Sans doute la meilleure auberge dans laquelle j’ai séjourné. Le lieu est cosy, chaleureux. On dirait un petit chalet, tout est en bois, joliment décoré. À l’entrée, des chaussons vous attendent. La pièce commune dispose d’un grand frigo, mais vous pouvez aussi commander une boisson chaude (300 yens le café, c’est cher, mais d’après ma compagne de voyage, il est vraiment délicieux). Dans la chambre, la literie est vraiment très confortable. Le casier, la clim et le WiFi sont gratuits.

En revanche, j’étais dans un dortoir « girls only » mais il fallait traverser la pièce pour accéder dans une chambre mitoyenne… Or, dans cette chambre dormait un couple ! Le concept « girls only » est donc à revoir.

Mais le personnel est absolument adorable. On se sent comme à la maison, vraiment. Et vous assisterez parfois à d’étranges et amusants spectacles dans la salle commune : un homme qui joue du shamisen tandis qu’à côté, un des employés masse un autre homme à l’aide d’une bouteille d’eau !

Si vous passez par Nara, restez-y au moins une nuit, ne serait-ce que pour goûter à la chaleur amicale d’Ugaya guesthouse.

 

*Osaka*

Il s’agit d’un business-hôtel situé juste à côté du quartier de Shinsekai et du métro, ses tarifs sont très attractifs (en moyenne, 2000 yens la nuit par personne) ! En revanche, à l’accueil, le personnel ne parle pas deux mots d’anglais. Préparez-vous donc quelques phrases en japonais ou révisez votre langage des signes…

Notre chambre n’avait ni WC ni douche (il faut aller au sentô, le bain public au rez-de-chaussée). Par contre, nous avions clim et WiFi gratuit (comme dans la plupart des auberges et hôtels) ainsi que des chaussons et des yukatas (usés mais propres) qui vous simplifieront la vie au sentô.

 

De manière générale :

  • Le logement est l’un des pôles de dépense les plus importants (avec le transport) lors d’un voyage au Japon. Réfléchissez donc bien à vos impératifs pour ne pas dépenser inutilement : combien de temps allez-vous rester ? Souhaitez-vous un logement très typique mais probablement plus cher ? Voulez-vous absolument une chambre privée ou êtes-vous prêt à vivre en colocation ou dans un dortoir, formules nettement plus abordables ?
  • Lorsque vous réservez votre logement, visitez la chambre si vous en avez la possibilité. Sinon, essayez de vous renseigner sur les forums avant de payer quoi que ce soit afin de vous éviter une expérience du type Yadoya.
  • Pour les séjours longs, privilégiez des logements type Sakura House.
  • La clim et le WiFi sont gratuits dans quasiment tous les logements nippons. Sinon, c’est mauvais signe.
  • Le plus souvent, vous aurez droit à un oreiller « bâton de pluie »… On dirait qu’ils sont rembourrés avec de la mousse et des noyaux de cerise. Mais ce n’est en général pas trop inconfortable.
  • Si vous dormez sur un futon, pensez à le rouler régulièrement pour éviter d’avoir mal au dos et aérez-le de temps en temps.
  • Gardez aussi à l’esprit que la chaleur de votre logement dépend aussi beaucoup des personnes qui s’y trouvent. Autant le personnel en charge que les autres habitants. Au final, que vous choisissiez un appartement partagé, un business-hôtel ou un ryokan importe peu. Le plus bel appartement pourra être un enfer si vous ne vous entendez pas du tout avec vos « flatmates », de même qu’un dortoir peu attrayant pourra se révéler une expérience formidable si vous sympathisez avec ses habitants.

 

Prochaine escale :

Le franc poney

Retour au port :

Tokyo, Japon

Changement de cap :

Istanbul, Turquie

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About the Author

Catherine Derieux

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