Day 11 / Day 12 : Shibuya

Jeudi 22 juillet 2010 :

Arriver à Shinjuku à 5h40, pester contre son mal de gorge dû à la clim trop forte du car de retour, se perdre stupidement dans la station en prenant une autre des soixante entrées que celles que l’on connaît, franchir la porte de chez soi, enfin, à 7h30 passées, déjà en eau.

Ce onzième jour au Japon n’a pas été des plus passionnants. Après une semaine épuisante et nomade, nous étions ravies de retrouver notre petit chez nous de Tokyo. Nous avons passé la journée à rattraper un peu de sommeil et les articles en retard, à faire quelques courses d’alimentation, à nous motiver pour nous mettre au boulot (ah les joies du télétravail !) et à rappeler à nos chéris respectifs qu’ils nous manquent…

 

Dans la nuit du 22 au 23 juillet :

Le soleil est déjà levé. Je perçois la lumière à travers mes paupières closes. Pourtant, à la fatigue que je sens peser sur elles, je sais qu’il est encore tôt. Entre 5h et 6h… Je me sens secouée comme si je m’étais assoupie dans les transports. Satané métro parisien ! J’ouvre péniblement les yeux. Murs blancs, poutres de bois, plafonnier qui se balance… Je sens la chaude mollesse du tatami et de la couette autour de mon corps. L’oscillement de la pièce achève de me réveiller. Je jette un regard vers Marion. Son air surpris, ses yeux écarquillés me confirment mon impression… Nous vivons notre premier tremblement de terre.

Plus tard dans la journée, ma comparse s’est renseignée sur internet : c’était un séisme de magnitude 5, soit « modéré », c’est-à-dire qu’il peut « causer des dommages majeurs à des édifices mal conçus dans des zones restreintes et causer de légers dommages aux édifices bien construits » (Google est ton ami).

 

Vendredi 23 juillet 2010 :

Remises de nos émotions, Marion-San et moi nous préparons pour notre grand retour à la vie tokyoïte. Notre programme du jour doit nous mener à Shibuya, quartier animé situé au sud de Shinjuku et centre de la mode.

Nous commençons notre visite par la fameuse tour 109, building de dix étages consacrés aux dernières tendances. Dès notre entrée dans le bâtiment, nous nous sentons agressées par la musique au volume sonore quasi insupportable. De plus, chaque boutique a son style musical personnel (pas toujours en accord avec les vêtements présentés cela dit) ce qui provoque des collisions auditives assez étranges. Nous pouvons entendre d’une oreille du Lady Gaga ou la BO de Pirates des Caraïbes et de l’autre, les fameux remix des classiques Disney ou encore le titre fard de Slumdog millionaire… À cette cacophonie s’ajoute le doux chant de la vendeuse au look Barbie Californie (bronzée, décolorée, maquillage outrancier) qui vous attaque d’un « Irashaimase » monocorde et grinçant qui manque presque de vous arracher un tympan. Autant dire que l’environnement en lui-même aurait suffi à nous faire déguerpir en vitesse.

Mais nous attendant à trouver des accessoires délurés bien nippons, nous sommes de plus assez peu émoustillées par les articles qui s’étalent à profusion devant nous. Tout se ressemble, oscillant entre les deux styles dominants de la mode actuelle : le style champêtre avec motifs fleuris, combinaisons légères et longues robes à bretelles portées sur un t-shirt blanc vs le style urbain plus provoquant (pour ne pas dire vulgaire) avec vêtements courts aux couleurs flashy, talons hauts et maquillage appuyé. Seules quelques boutiques trouvent grâce à nos yeux (l’une, malheureusement hors de prix, proposant des vêtements qui détournent les codes militaires, l’autre présentant des sacs vraiment sublimes figurant un tourne-disque ou un vieux téléphone vintage). Parmi les rayons colorés qui font mal aux yeux, j’ai malgré tout repéré une paire de baskets assez délirantes aux motifs BD qui mériteront peut-être un retour éclair si le budget le permet d’ici la fin du séjour…

Après la bruyante tour 109, nous nous sommes dirigées vers le Center Gai. Dans cette rue piétonne, la musique a aussi sa place, mais elle est nettement moins agressive, et nous sommes moins bousculées par les passants. En revanche, nous ressentons un certain froid à l’approche de ces personnes qui distribuent mouchoirs et autres éventails gratuitement dans la rue. En effet, nous, pauvres gaijins, n’avons pas droit à leurs slogans ni à leurs produits publicitaires… Au détour d’une rue, nous tombons sur une enseigne qui attire notre attention : Condomania. Comme son nom le laisse supposer, il s’agit d’une boutique entièrement consacrée au préservatif. Nous osons franchir le pas de la porte mais nous sommes rapidement déçues. La boutique est minuscule et ne propose rien de bien extraordinaire (toute la gamme Durex est même présentée bien en évidence), si ce n’est les prix outrageusement gonflés !

Notre route croisa un nouveau Mandarake, où nous avons cherché en vain une figurine pour le petit ami de Marion-San, puis le building Tokyu Hands, essentiellement consacré aux loisirs créatifs, et enfin un petit stand proposant des Bubble teas à un prix raisonnable. Il s’agit d’une boisson très populaire en Asie servie avec une grosse paille pour déguster des billes de tapioca. Pour ceux qui n’auraient pas l’occasion de venir jusqu’ici pour y goûter, vous en trouverez chez ZenZoo dans le quartier d’Opéra à Paris (j’étais fan de Kikoumaru à Bastille, mais la boutique a malheureusement fermé). De notre côté, nous avons craqué pour le « Coconut Milk Tea », pas mauvais du tout.

Au retour, nous sommes passées par le Shibuya Crossing, ce célèbre passage piéton brassant une foule incommensurable. Je crois que mon point d’observation était loin d’être le meilleur car je ne l’ai pas trouvé si impressionnant que cela. Les photos que j’avais pu voir me donnaient l’impression de quelque chose de bien plus tentaculaire… Trouver un meilleur point de vue, plus en hauteur peut-être, voilà une bonne raison de retourner bientôt dans ce quartier vibrant de Tokyo.

 

Prochaine escale :

Day 13 : Asakusa

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Catherine Derieux

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