Bikaner

Jeudi 27 août 2009

Ce matin, nous prenons la route à neuf heures, pressées de quitter notre calvaire. Mais l’employé de la réception nous retient, voulant à tout prix nous faire remplir la fiche d’appréciation de l’hôtel. C’est une demande récurrente lors du check out que nous avons toujours pris la peine de remplir avec honnêteté. Mais cette fois-ci, plus qu’agacée, je trace un grand trait qui passe par toutes les cases du milieu : « meet expectations ». L’appréciation n’est ni bonne ni mauvaise, mais mon geste me semble suffisamment explicite. La barre chocolatée moisie de la veille m’est restée en travers de la gorge, si l’on peut dire…

Sur la route, nous passons par Bikaner où nous faisons une halte pour visiter le fort Junagarh (150 roupies + 30 pour le droit de photographier). À peine avons-nous pénétré dans l’enceinte des lieux qu’une famille indienne nous assaille, pleine d’enthousiasme, réclamant des photos en notre compagnie. Nous voici mitraillées avec chaque membre de la famille, sourire surpris au visage… Surtout lorsque Maman-étonnée se retrouve avec un bébé dans les bras !

Plus tard, nous faisons halte dans un magasin de textiles. La négociation qui s’y est déroulée a probablement été l’une des plus mémorables de notre périple, Maman-requin et le commerçant échangeant leurs prix à tour de rôle sur la calculatrice de ce dernier :

– 8500

– 7000

– 8300

– 7200

– 8299 (nous sommes alors tous secoués d’un fou rire)

– 7500

– 8298

– 7200 (nous rions de plus belle)

Après de longues minutes d’âpres négociations, n’y tenant plus, j’assène : « आठ हज़ार » au marchand qui manque de s’étouffer de rire. Il conclut « पक्का ? » et nous nous serrons la main. Il s’exclame « ha, j’ai eu un choc ! Elle parle hindi ! » et repart d’un grand éclat de rire.

Ces instants rafraîchissants nous font vite oublier la déception de Gajner. De plus, l’agence a bien pris en compte nos remarques et a opéré quelques changements dans le programme : au lieu d’aller nous perdre dans le Shekhawati, nous faisons halte à Mandawa, au cœur d’un petit bourg et à deux pas de villages de campagne ! Autant dire que cette fois-ci, ils ont mis dans le mille.