Voir l’autre face de l’Australie

« Dans une dizaine de minutes, nous survolerons Uluru » annonce le pilote. J’ai le nez collé à la vitre, mais malgré mes yeux grands ouverts, je ne vois rien. Un mince filet orangé s’étire à l’horizon. Le soleil se dissout peu à peu dans l’encre de la nuit.

Quelques heures de vol et nous voilà catapultés de l’autre côté de l’Australie ! Un peu désorientés, nous grimpons dans la navette qui nous emmène à notre hôtel, le Globe. Sans une once d’hésitation le pire endroit où nous ayons séjourné. La chambre est minuscule et bruyante, la fenêtre donne sur un parking à étages effroyablement glauque. Les cabines de douche sont tellement sales que nous préférons ne pas nous laver pendant deux jours plutôt que de nous dénuder au milieu des immondices… C’est dire ! Notre première impression de Perth n’est pas des meilleures.

Heureusement, nous passons une très agréable journée le lendemain après avoir déguerpi en vitesse du backpacker et avoir laissé nos sacs dans une consigne. Le ciel est d’un bleu vif, splendide. Une légère brise rafraîchit agréablement l’air. Cela fait du bien après la chaleur poussiéreuse de Cairns. Le seul avantage du Globe, c’est qu’il se situe véritablement à deux pas du centre-ville. Un plan, tamponné de petits appareils photos, indique les endroits stratégiques à visiter : les points Kodak comme j’aime à les appeler. Ils vont baliser notre parcours.

Nous arpentons de larges rues piétonnes, joliment pavées et bordées d’arbres. Des galeries aux airs d’un autre temps relient les grandes artères, creusant des passages presque secrets au cœur des montagnes architecturales. L’une d’elles nous propulse dans un Londres old school avec ses bâtiments aux lourdes poutres de bois, son café Shakespeare et ses innombrables babioles décorées du drapeau britannique. Nous sommes dimanche et malheureusement, une bonne partie des boutiques sont fermées, dont Pigeonhole où j’aurais vraiment aimé aller jeter un œil.

Nous débouchons finalement sur le bord de mer. Une vaste pelouse s’étend devant nous, parsemée de quelques palmiers. Non loin, une étrange tour attire notre attention : la Bell Tower, qui fait résonner doucement le tintement de son carillon. Nous renonçons à monter jusqu’à son sommet, 14$ l’entrée, c’est un peu trop cher pour nous. Mais qu’importe, nous profitons du soleil, de l’air iodé, de ce charmant décor marin. Perth nous séduit.

Dans un parc, de hautes pyramides faites de paniers à salade fluo nous étonnent. Il y a en ce moment un festival d’art contemporain et des œuvres plus étonnantes les unes que les autres ont été disséminées dans le décor urbain. Plus que ces objets d’art à l’échelle de la ville, c’est le tapis de plumes qui recouvre Perth qui nous intrigue… Est-ce dû à une période de mue des oiseaux ou autre phénomène naturel étrange et inexpliqué ? Ou cela fait-il partie du festival ? Finalement, peu importe, l’impression est saisissante et c’est tout ce qui nous importe*.

Notre dernière étape de la journée se déroule dans un musée d’histoire naturelle dont, agréable surprise, l’entrée est gratuite. Un immense dinosaure nous accueille dans le hall. Nous faisons un tour rapide car l’heure tourne, mais je me fige sur place lorsque je pénètre dans la galerie du premier étage, immense, fantasme de tout amoureux des livres et des bibliothèques… Dans la boutique du musée, je laisse échapper quelques perles de rire face à un concept, il faut l’avouer, original : des peluches de microbes, cellules et autres virus ! Je trouve l’idée hilarante et ne peux résister. Je repars avec une petite mononucléose (tout de même agrandie plusieurs millions de fois). Miam !

Notre journée à Perth prend fin, nous prenons le chemin de la gare pour attraper notre train. Rendez-vous à notre prochaine escale : Bunbury.

*Nous apprendrons par la suite qu’une parade d’inauguration du festival a eu lieu la veille et que les troupes faisant le show ont déversé pour le spectacle ces milliers de plumes dans les rues.

Photos by Thierry Tournié & Me

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Catherine Derieux

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