Adieux difficiles aux eaux bleues des Whitsundays
Je traîne des pieds, je rechigne. Je n’ai pas envie de quitter Airlie Beach. Après les mornes semaines passées à Brisbane, cette escale a réellement été une bouffée d’oxygène. J’y ai vu tellement de merveilles que j’ai du mal à imaginer que la suite du voyage puisse être aussi enthousiasmante. Je suis dubitative, et je grogne. Nous allons passer la journée dans le bus et ça ne m’enchante guère. Je commence à en avoir assez du bus, des mauvais films qu’on nous passe sur un écran minuscule, interrompus par des arrêts dans les stations-service…
Le temps s’étire, les minutes s’égrainent, paresseuses, et s’éparpillent sur le long ruban d’asphalte qui nous mène jusqu’à Cairns. Nous sommes aujourd’hui à 2700km de Sydney, notre point de départ. Notre périple vers le nord s’achève ici. Une page importante de notre voyage se tourne. Mais avant de faire nos adieux à la côte est, nous avons une journée pour profiter de la ville. Et de la ville uniquement. Après nos coûteuses escapades aux Whitsundays et étant donné que nous avons déjà eu l’opportunité de taquiner les poissons de la barrière de corail, nous avons abandonné l’idée de dépenser une nouvelle fortune pour passer un niveau de plongée.
Dans la chaleur poussiéreuse de Cairns
À Cairns, nous sommes écrasés par le soleil. Dès le matin, l’air nous brûle les poumons. Notre auberge, située dans une zone industrielle sordide, nous semble loin de tout. À mi-chemin du centre-ville, nous nous réfugions dans un immense centre commercial. Nous profitons de la fraîcheur un moment et reprenons notre ballade jusqu’au lagon. Si on ne va pas plonger, il n’y a pas grand-chose à faire ici si ce n’est barboter dans l’eau tiède de cette piscine à ciel ouvert. De loin, je suis un peu surprise : un mur barre complètement la vue sur la mer. Quel dommage… Puis, au fur et à mesure que nous approchons, je réalise qu’il ne s’agit pas d’un mur mais de l’océan ! L’eau est d’un marron sombre peu engageant et la vue depuis le lagon n’est pas exceptionnelle. Heureusement, les eaux turquoise et délicieusement chaudes nous suffisent.
Mais au final, la ville de Cairns en elle-même, indépendamment de la Grande barrière de corail, ne présente pas d’intérêt particulier et ne mérite pas, à mon avis, qu’on s’y arrête alors qu’il y a tellement d’autres choses plus belles à voir en Australie.
Photo by Thierry Tournié
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