Carnets de voyage : archéologie de la mémoire, muséologie du souvenir

Il y a quelque temps, j’ai rangé les dossiers de photographies que j’ai amassés depuis plusieurs années, depuis mes premiers voyages. J’ai fait le tri par le vide, m’efforçant de ne garder que le meilleur, le plus représentatif ou les clichés qui réveillent le souvenir de petits détails oubliés.

En faisant défiler les photos de mes premiers voyages, il y a quelques années de cela, je me rends compte que, l’air de rien, j’ai fait des progrès. Les cadrages se sont améliorés, la conscience de l’exposition aussi (j’ai des collections de ciels cramés dans ces vieux dossiers).

Cela fait un an à peine que j’ai commencé à relater mes voyages sur un blog. J’ai commencé avec mes deux mois au Japon. Je passais un temps fou chaque soir à trier mes photos, à rédiger mon compte-rendu de la journée et à tout mettre en page sur internet… Mais je trouve que cela en valait largement la peine. De voir de plus en plus de monde s’intéresser à mon voyage et admirer mes photos m’a beaucoup aidée à garder un rythme de publication régulier. Résultat : j’ai un superbe carnet de voyage virtuel que je peux consulter quand bon me semble.

Avant, je collectionnais les brochures, conservais les tickets d’entrée pour le carnet de voyage que je prévoyais de réaliser à mon retour. Ces carnets, je ne les ai jamais faits ! J’ai encore un peu ce vieux réflexe de rapporter des témoins matériels pour illustrer le souvenir. Mais il s’est doucement mué. Aujourd’hui, je rapporte des cartes de magasins ou de restaurants pour pouvoir informer précisément des lieux où je suis allée et que j’ai appréciés, pour faire partager aux autres les bonnes adresses que j’ai découvertes. Le rapport est différent.

Aujourd’hui, j’ai envie de reprendre les souvenirs estompés de mes voyages en Amérique latine et en Inde, de leur rendre la vivacité de leurs couleurs. Archéologie de la mémoire, muséologie du souvenir.

L’ironie dans tout ça ? Le seul carnet de voyage que j’ai finalement réalisé de mes petites mains, c’est celui de mon voyage au Japon : j’avais déjà tout le matériel sous la main.

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Catherine Derieux

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