De Sydney à Honeycomb Valley

Mercredi 9 novembre

Aujourd’hui, cela fait trois semaines que nous avons posé le pied en Australie. Nous quittons Sydney pour la Honeycomb Valley, une petite ferme pleine de charme. Nous désertons l’auberge de jeunesse tant détestée dès neuf heures trente et arrivons avec une heure et demie d’avance à la gare Centrale où nous devons prendre le train jusqu’à Taree. Pour cela, encore faut-il trouver le quai. Car par l’entrée que nous avons empruntée, on accède au métro. Moment de panique, craignant de ne pas être à la bonne gare. Mais tout de même, il n’y a qu’une seule Central Station ! Nous demandons de l’aide à un employé qui nous regarde avec des yeux de poisson mort quand nous lui indiquons notre destination. Après nous être débattus plusieurs minutes, nous finissons par lui épeler le nom de la gare : « Oh, Tâ-rwee ! » Mmm, oui, sans doute.

Après avoir longé un couloir interminable, remonté un quai entier, passé deux barrières sans tickets, affronté deux guichets d’informations, fait imprimer nos billets de train et avoir été informés par d’autres passagers agacés d’un changement de quai, nous voilà enfin sagement assis sur le quai n°7, attendant l’arrivée de notre train. Départ prévu à 11h35. Il est 10h50, on a le temps !

À 11h15, on commence un peu à s’impatienter. On préférerait attendre le départ, confortablement installés dans nos sièges. À 11h25, on commence tout de même à s’inquiéter. Les autres passagers jettent eux aussi des regards angoissés vers l’horloge. À 11h32, je suis au bord de l’implosion et toujours aucune information. 11h35, je craque et ouvre le paquet de chips. 11h40, les haut-parleurs crépitent et annoncent que notre train aura dix minutes de retard. 11h45, notre train entre enfin en gare. 12h, le quai commence enfin doucement à bouger, je le vois défiler par la fenêtre à ma droite. Nous voilà partis pour 5h30 de voyage…

J’enfonce les écouteurs de mon lecteur mp3 dans mes oreilles et laisse la musique me bercer tandis que j’observe le paysage. À côté de moi, Thierry affiche un air concentré, le front légèrement penché vers l’écran de sa console de jeu portable. J’esquisse un sourire et me retourne vers la vitre. Au-dehors, tout n’est que verdure. Par moment, le ciel se reflète dans un miroir lisse. Des nappes d’eau surgissent, parfois à quelques centimètres à peine des rails. À un moment même, elles envahissent tout autour de nous, ne laissant émerger quelques monts qu’à plusieurs dizaines de mètres… On a l’impression de glisser sur elles, comme dans un rêve.

À la gare de Taree, une grosse voiture sombre vient nous chercher. À son bord, Andrew, regard sérieux mais sourire sympathique, des cheveux d’un blanc de coton qui contraste avec son visage hâlé, et sa fille Josie, six ans, dotée de deux billes bleues et pétillantes, et du sourire le plus adorable qui soit.

Après une demi-heure de route environ, nous découvrons la ferme avec émerveillement. Le soleil se meurt derrière des collines recouvertes d’arbres touffus, embrasant le ciel. « Voilà notre vallée » nous annonce Andrew, une pointe de fierté dans la voix. Son geste embrasse le paysage jusqu’à la cime des arbres, au loin. Tout ce qui s’étale sous nos yeux : voilà notre nouveau chez nous, notre terrain de jeu pour les prochaines semaines !

Photos by Thierry Tournié

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Catherine Derieux

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