Le grand départ (Partie 1)

Enfin, le grand jour est arrivé. Nous sommes lundi 17 octobre et ce soir, à 20h20, je m’envole pour l’Australie ! Enfin, pour l’Australie. En réalité, à 20h20, je m’envolerai pour Pékin. Ce sera le premier des trois vols censés me mener jusqu’à Sydney. Un peu plus de 27h de voyage, deux escales et de nombreux contrôles de sécurité, il va falloir la mériter cette nouvelle vie…

Mais pour le moment, je suis face à mon lit recouvert de la multitude de choses que j’ambitionne d’emmener avec moi à l’autre bout du globe. Après déjà trois tentatives pour remplir mon sac de cabine, j’ai l’impression de jouer à Tetris et de ne cesser de perdre. Je décide alors de m’attaquer à mon sac de soute, un beau Lafuma Land Cruiser de 50 litres flambant neuf. Après un premier essai infructueux, je change de tactique de remplissage… mais je sais qu’il va falloir couper dans le lard comme on dit. Adieu mini sèche-cheveux, adieu jolie petite jupe, adieu serviette de bain en microfibre extralarge… Je sais, je sais, tout cela n’avait rien de bien indispensable dès le départ. Mais ce n’est pas facile de passer d’une vie bien remplie d’objets en tous genres à une vie plutôt nomade avec moins de 20kg sur le dos. À chaque chose que je laisse, je pense avec un très léger regret : « tiens, je ne pourrais pas porter ce t-shirt que j’adore avant au moins un an… Oh, et je ne pourrais pas lire ce livre avant des mois ! Snif, je ne peux vraiment pas emmener mon chat ? »

Ça y est, j’ai enfin gagné ma partie de Tetris. Non sans douleur. Verdict : mon Lafuma pèse à peine plus de 11kg tandis que mon sac de cabine affiche 8,5kg sur la balance. Pari réussi. En fermant la porte de ma chambre pour de bon, je jette un dernier coup d’œil à mon lit chéri et moelleux, aux murs jaune tendre, au parquet luisant… Je ressens malgré moi un léger pincement au cœur. Dans la voiture qui prend la route pour l’aéroport, je me surprends à figer dans ma mémoire les images de la banlieue de mon enfance. Le café du coin, la librairie-papeterie toujours ouverte aux aurores, le pont qui enjambe les chemins de fer… Ces choses que je voyais tous les jours, je ne sais pas quand je les reverrai. Étrange départ teinté d’excitation et d’une pointe de mélancolie. Je suis déjà partie pourtant, mais jamais si loin, jamais si longtemps.

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Catherine Derieux

2 Comments

Cathy Mini

Je vais faire de mon mieux mais c’est assez compliqué pour se connecter ici où alors il faut payer et c’est pas franchement donné :)

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