Day one : Syndrome « Lost in Translation »

Mars 2010, librairie de la fondation Cartier pour l’art contemporain, exposition Takeshi Kitano

C’est lors d’une sortie de classe à l’exposition des œuvres plastiques colorées et décalées de Takeshi Kitano que je parle avec Marion de mon envie de partir au Japon et des difficultés que je rencontre à trouver un compagnon de voyage. Elle me lance alors un : « Moi je serais partante ! ». Je l’ai prise aux mots et, quelques semaines plus tard, nous achetions nos billets.

 

Dimanche 11 juillet 2010. Aéroport de Roissy Charles de Gaulle.

Après avoir quitté chat et chéri, j’embarque avec Marion-San dans l’avion aux ailes recourbées de Scandinavian Airlines pour Copenhague. Deux heures de vol puis une escale dans un aéroport centre commercial. Porte C, nous attendons pour embarquer… Autour de nous, les visages asiatiques se multiplient, un homme en yukata suscite même nos exclamations enthousiastes (mais discrètes).

Après onze heures de vol sans parvenir à dormir, nous arrivons épuisées mais ravies à l’aéroport de Narita. On tourne un peu en rond avant de trouver l’office de tourisme puis direction le train qui nous emporte jusqu’à Tokyo. Par la fenêtre, des paysages verdoyants défilent.

Nous arrivons à treize heures au bureau de Yadoya Guesthouse à Nakano pour découvrir notre « chez-nous » pour les cinquante prochains jours… Je ne peux retenir un « oh putain » en voyant le cagibi de 12m² que nous sommes quatre à partager (tout en sachant qu’une cinquième comparse peut également montrer le bout de son nez). À cela s’ajoutent les culottes en train de sécher au-dessus de ce qui sera l’un de nos oreillers, les mouchoirs usagés qui jonchent le sol et la cuisine dissimulée derrière un lit superposé et dont la lumière ne marche pas. Autant dire que nous avons atterri dans un taudis… Pourtant, cela ne semble pas déranger Amanda, une Américaine qui semble avoir son PC et sa casquette pour tout bagage, ni la jeune Japonaise qui vit ici de façon permanente, entreposant ses quelques biens sur les 2m² de son lit… et qui ne nous a pas décroché un mot de la journée !

Sur le site de Yadoya…

… et dans la réalité (après ménage !)

 

Vu l’ampleur du désastre, notre première journée à Tokyo est consacrée à trouver un nouveau toit, décent, pour nous accueillir. Nous filons en direction des bureaux de Sakura House à Shinjuku, poisseuses et désespérées, espérant y trouver de l’aide. La charmante Ayumi-San nous propose une chambre dans un grand appartement à Akebonobashi où vivent déjà quatre personnes. Nous filons le visiter, et la superbe terrasse finit de nous décider. Signature du bail, paiement du premier mois de loyer et voilà, nous avons les clés de notre « maison » tokyoïte ! Épuisées, nous rassemblons les derniers lambeaux de notre courage pour un nouvel aller-retour jusqu’à Nakano afin d’aller chercher nos valises. Mes jambes, qui n’ont pas voulu dégonfler depuis le vol, me font souffrir le martyr, et les Japonais semblent fascinés de nous voir trimer avec notre chargement mais pas un ne lève le petit doigt pour nous aider.

Vue de nuit depuis la terrasse de notre appartement

À 23h (heure japonaise), après plus de quarante heures sans dormir et une douche froide (chanceuses comme nous sommes, le jour de notre arrivée, l’eau chaude semble ne pas vouloir fonctionner !), nous pouvons enfin nous reposer autour d’un bento japonais acheté en chemin dans un supermarché… C’est sans compter sur un énorme cafard qui vient achever de nous décourager. Après une journée de guigne, le syndrome « Lost in translation » se fait plus que sentir…

 

Prochaine escale :

Day 2 Nakano

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Catherine Derieux

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