Day 31 : Gôtokuji (Cat Temple) et Todoroki

Mercredi 11 août 2010 :

Aujourd’hui, Marion-San et moi profitons d’un temps splendide pour nous rendre dans la banlieue de Tokyo. Première étape : Gôtokuji et son temple (aussi connu sous le nom de « cat temple »), que j’évoquais mystérieusement il y a quelques jours.

Arrivées à la station de métro Gôtokuji, nous sommes plongées dans un autre monde. Loin des buildings et des néons, on se croirait à mille lieues de Tokyo, dans un tout autre Japon. Ici s’alignent de petits pavillons avec jardin qui font face aux voies de tram sous un ciel bleu quasi immaculé. L’ambiance, teintée de chaleur lumineuse et du chant des grillons, me rappelle vaguement mes vacances dans le sud de la France. Mais il y a aussi un goût d’ailleurs. C’est étrange de se promener dans des rues où toutes les indications (quand il y en a) sont en japonais, de risquer de se perdre à chaque virage, d’être à des milliers de kilomètres de ce que l’on connaît et de pourtant se sentir si sereine, comme chez soi…

Après plusieurs minutes de marche sous le soleil brûlant, nous arrivons enfin au temple. La verdure abonde, nous offrant un ombrage clément. Nous sommes un peu surprises par la grandeur du lieu. Plusieurs larges allées serpentent entre les arbres et des monuments aux formes variées s’élèvent dans le bleu du ciel. Rapidement, nous repérons le lieu dédié aux maneki neko, ces malicieux petits chats qui lèvent une (ou plusieurs) patte(s) et qui sont censés apporter la fortune à leur propriétaire. Nous ne croisons presque personne. Même lorsque nous nous rendons à l’endroit où l’on vend les tablettes votives et autres amulettes. Nous nous délectons de l’instant, comme si tout ce que nous voyons nous appartenait. Pour une fois, nous goûtons au silence, au calme, à la vraie solitude.

Nous repartons ensuite en direction de la station de tram. Le trajet est agréable, bercé par ce même paysage de sage banlieue. Lorsque nous arrivons à Todoroki, après plusieurs changements, je ressens la même sensation de bien-être qu’à Gôtokuji. Les rues sont un peu plus animées, moins somnolentes, mais il y règne la même chaleur. Après quelques mètres, nous trouvons ce que nous étions venues chercher : la forêt au milieu de la ville ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, en descendant seulement quelques marches, on se retrouve au milieu d’un bois où serpente une rivière. Le bruit des voitures s’est envolé. On discerne à peine le ciel au milieu des branchages, loin au-dessus de nos têtes… Nous nous promenons ainsi un moment dans la fraîcheur de cette bulle de verdure. Quelques moustiques viennent par moment troubler le calme du lieu.

Sur le chemin du retour, un chat attire mon attention. Il a des yeux incroyables, les pupilles à peine visibles. Je m’approche de quelques pas. Il ne bouge pas, me toise. Je suis à l’entrée d’une propriété privée. Une dame sort, j’échange quelques mots de japonais avec elle. Elle a quatre chats, nous en montre un autre. Elle semble contente quand je lui dis qu’ils sont beaux, un peu de fierté dans son regard.

Je vais me coucher sur ces souvenirs irisés, car ces moments ne sont déjà plus que des réminiscences dont les détails, les ambiances ont été diffractés par le prisme de ma mémoire et de mon regard. Je les fais doucement tourner dans mon esprit, avec la même délicatesse, la même tendresse que ces boules à neige que l’on ramène de ses voyages. Je les contemple en attendant le sommeil et je me sens sereine.

 

Prochaine escale :

Day 32 : Rainy Day

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Catherine Derieux

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